Bang Hesam - Kim Jong In - Sweet Dreams.

Mossoul, la ville d'une histoire, l'histoire de sa vie. Hesam y est né mais n'y a pas grandi, il a quitté la terre sableuse de ces ancêtres avant même de pouvoir la fouler du pied sans mains pour le soutenir.
On avait peur, on espérait tant, pour celui qui réunissait le sang d'un si curieux mélange. Il avait les veines chaudes, mais la peau froide, la peau couleur cannelle, mais les prunelles ivoire.
Rien pourtant, ne laissait imaginer à cette mère qui serrait si fort son enfant sous les voiles légers de son vêtement, qu'un jour cette même chose si fragile allait lui faire perdre l'esprit.

Seuls, à deux dans un petit appartement de Séoul, rien à faire, toujours ces mêmes nuits sans repos, ces mêmes cauchemars, ces mêmes cris, ces mêmes pleurs. La fatigue marquait ce teint de poupée qui avait su séduire autrefois cet homme restait dans ces dunes irakiennes.
Hesam était le seul vestige de cet amour illusoire, il était là assit au milieu de ses jouets, mais pourtant si loin aux yeux de celle qui aurait tout fait pour le rendre heureux.
La vue ne lui avait pas été ôté malgré la singularité de ces deux iris dépigmentés, dérangeant il l'était peut-être un peu, mais à quatre ans chaque bizarrerie passe avec un sourire.
Il ne parlait toujours pas, mais il était là, et la jeune maman s'y accrochait.

Une fois dans un rêve elle le vit lui, pleurant au milieu d'une vaste pièce, sombre, où rien d'autres que les cris de l'enfant ne résonnaient. Le cœur déchiré elle s'y précipita, mais chaque pas fait  l'éloignait un peu plus de celui qui lui tournait encore le dos.
Ses petites mèches brunes, son minuscule corps éprouvé de sanglots et ses mains boudinées, pressées contre son visage cannelle baigné de larmes.
Il parla, déchira le silence d'un maman si clair, sa voix d'enfant, elle l'avait enfin perçu.
En sursaut la jeune mère accourut dans la chambre et prit dans ses bras, celui qui lui faisait face, le cœur encore gros.


Il aurait pu mal tourné, si il n'avait pas eu une telle mère. C'est ce qu'elle se dit sans doute quand la majorité arrivée, elle laissa son seul bonheur lui échapper. Il partait pour longtemps, loin d'elle et de son foyer, de cette zone délimitée chaque année rallongée par des départs inopinés de voisins exténués.
Les nuits étaient longues dans cette rue malfamée, les terreurs nocturnes bien trop fréquentes, seul la maison Bang ne voyait pas ses murs tremblaient après chaque couché de soleil, épargné par celui qui voyageait.

A Yuai le presque homme entra dans une école d'apprentissage, il voulait travailler seul, réparer, retoucher ces trésors anciens, ces livres centenaire, un peu à la manière de son père qui fouillait peut-être encore le sable du Sahara.
Prendre le bateau, changer de pays et de langue, tout recommencer seul, voilà bien un sacrifice que l'attrapeur de rêve fit sans broncher guidé par les conseils d'une mère qui voulait un refuge pour celui qu'elle jugeait si fragile.
Comment cacher ce qui s'ignore ?

Repéré rapidement par ceux qui savaient, il accepta bon gré mal gré d'incorporer l'institue qui l'aiderait à maîtriser ce don.
Deux ans après il n'a toujours pas évolué mais reste dans le sillage de ceux qui le chaperonne, comme une garantie, comme pour ne pas être seul et pouvoir si raison il y a, se réveille enfin, de ce repos forcé.